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Mon chiot a peur et agit étrangement. Que faire?


Saviez-vous que 10% des chiots entre 8 et 16 semaines réagissent anormalement lors de leurs premières expériences telles qu’une visite chez le vétérinaire(1)? Chez 10% de ces chiots on diagnostic un état de peur ou un état anxieux. Il est donc normal que plusieurs nouveaux propriétaires de chiot se questionnent sur les comportements exprimés par leur animal. Malheureusement ceux-ci ne sont pas toujours bien informés de la situation, puisque leur vétérinaire et/ou l’éleveur n’en discute pas avec eux ou puisqu’ils n’ont pas pris la peine d’en discuter avec un intervenant en comportement canin.



La peur est en fait une « réponse émotionnelle face à la présence ou la proximité d’un stimulus (objet, bruit, individu, contexte) que l’animal perçoit comme un danger ou une menace. »(2). Dans ce cas, l’animal essaie généralement de se soustraire à la situation, et ce, sans agression. Chez un chien qui a peur, on voit souvent l’apparition de signaux de communication tels que le tremblement, la salivation, la diarrhée, uriner, la dilatation des glandes anales, la dilatation des pupilles, des vocalises plutôt aiguës, etc.(2). Notez bien que la peur est un comportement totalement normal, puisqu'elle permet à l'animal d'éviter une situation ou une activité qui pourrait être potentiellement dangereuse pour lui (3). « Il peut être normal qu’un chiot réagisse de façon craintive à la présence d'un humain lorsqu'il l'aperçoit pour la première fois. Toutefois, il devrait s'habituer à sa présence après un certain temps si l'interaction ne comporte aucun élément négatif pour le chiot. »(3). Donc lors d’une première visite chez le vétérinaire, si votre chien urine dès qu’une personne l’approche, jappe de façon très aiguë, halte anormalement, se cache et refuse de sortir de sa cachette, même si le vétérinaire à quitté la pièce… C’est fort probablement parce que votre chien est dans un été émotionnel de peur anormale. Un chiot qui ne se remet pas facilement de ses émotions suite à un événement qui semble le rendre inconfortable ou l’effrayer, devrait être un signe d’alarme.


Pourquoi ? Parce qu’il a été démontré par une équipe de vétérinaire comportementaliste que les chiots présentant des réactions extrêmes lors de premiers rendez-vous en clinique vétérinaire se démarquaient aussi de par leur réaction plus tard lors d’une réévaluation par rapport à la majorité des chiens (2). Il y a donc une corrélation entre les comportements de peur exhibés à un jeune âge et les comportements de peur à l’âge adulte. Il nous est possible aujourd’hui de déceler plus tôt les problèmes de comportement de peur et d’anxiété futurs et donc de mieux conseiller les clients afin d’éviter qu’ils ne s’aggravent. En effet, en détectant les réactions de peur ou d’anxiété chez le chien très tôt, il serait possible de maintenir une meilleure qualité de vie pour celui-ci, principalement à l’aide de traitement pharmacologique et comportemental (2,4). Mieux vaut prévenir que de guérir! Dans le doute, parlez-en à votre vétérinaire ou contactez un intervenant en comportement canin qualifié.







Nos recommandations :

* Recommandations tirées de Cassoret (2019) et Overall (2013)


- En premier lieu, il est recommandé de s’informer pour savoir reconnaître les signes communicants la peur et l’inconfort chez le chien. Un propriétaire informé est une personne responsable. Je vous invite à aller poursuivre votre lecture à ce sujet, ici.


- Éviter toutes formes de punition, principalement dans des situations où le chien semble inconfortable ou apeuré.


- Rassurer votre chien, si cela semble l’aider. Par exemple, si le fait de prendre votre chien dans vos bras, de lui parler et de le caresser aide à stopper ses tremblements et ses cris, je vous conseille d’utiliser ce remarquable outil qu’est le réconfort. Si toutefois, rassurer le chien n’a démontré aucun effet positif pour lui, il sera recommandé de ne pas le faire. Puisque d’énoncer au chien que la situation est normale et correcte - « ça va bien aller; c’est correct; bon chien, etc. » - alors que celui-ci est en panique, peut au contraire lui nuire.


- Si l’exposition n’est pas nécessaire, il est recommandé d’éviter la ou les situation(s) et la présentation du stimulus déclencheur (ce qui l’effraie). Par exemple, si le chien a peur de l’approche d’inconnus ou de manipulations faites par un inconnu, on évite au maximum cette situation. Un dossard ou un harnais indiquant aux étrangers de ne pas approcher le chien, tel que celui de marque Beli Concept canin, serait une excellente initiative. Toutefois, une supervision constante dans les contextes à risque (ex. : promenade, lors de visite à la maison, etc.) demeure essentielle. Si le chien ne peut pas être sous supervision, on s’assure alors qu’il est dans un endroit sécuritaire, où il ne peut pas se blesser en cherchant à s’échapper (ex. : une cage, un enclos, une pièce, la voiture, etc.). La cage n’est pas toujours la meilleure solution, il faut donc s’adapter aux besoins et aux réactions de votre chien.



Crédit Photo : https://beli.ca/boutique/dossard-besoin-despace-beli/


- Dans les cas où le comportement de peur est léger à modérer, un traitement comportemental de désensibilisation et de contre-conditionnement avec un éducateur canin certifié pourrait grandement vous aider (prendre rendez-vous).

Également, des suppléments alimentaires peuvent être suggérés. Je vous invite donc à en discuter avec votre vétérinaire.



- Dans les cas où le comportement de peur est intense et anormal, un traitement pharmacologique sur long terme ou à vie (ex. : benzodiazépine, fluvoxetine, etc.) en lien avec un traitement comportemental de désensibilisation et de contre-conditionnement est préférable, même essentiel. En effet, la médication améliore la qualité de vie du chien puisque la modification de comportement ainsi que l’apprentissage de nouveaux comportements deviennent ainsi plus rapides et faciles. De l’autre côté, le traitement comportemental apprendra à votre chien à se détendre et à mieux gérer ses émotions lors de situations inconfortables et effrayantes pour lui. Contactez votre vétérinaire et un intervenant en comportement canin qualifié pour vous aider.


L’important est de comprendre que le comportement en lien avec la peur ne stoppera pas de lui-même. Au contraire, il aurait tendance à s’aggraver au fil des années. Également, vous devez comprendre qu’un chien qui vit des peurs anormales ne sera probablement jamais le plus explorateur et le plus confiant des chiens. Dans ce cas, le chien n’est pas seulement timide, il est extrêmement inconfortable en contexte qui lui est étranger ou lorsqu’approché ou manipulé par un individu ou un animal étranger ou lorsqu’il entend un bruit spécifique (ex. : tonnerre, feux d’artifice, etc.). Pour assurer une bonne qualité de vie chez ce chien, les recommandations énoncées devraient être effectuées le plus tôt possible pour le chiot. Le plus tôt, le mieux c’est.




Poursuivez votre lecture :





Véronique Chantal

M.Sc. en comportement animal
















Références :

  1. Godbout, M. & Frank, D. (2011). Persistence of puppy behaviors and signs of anxiety during adulthood. Journal of Veterinary Behavior Clinical Applications and Research, 6(1), 92-92. DOI: 10.1016/j.jveb.2010.08.023

2. Cassoret, M. (2019). Notes de cours comportement canin et intervention.

3. Godbout, M., Palestrini, C., Beauchamp, G., Frank, D. (2007). Puppy behavior at the veterinary clinic: A pilot study. J. Vet. Behav.: Clin. Appl. Res. 2, 26–135.

4. Overall, K.L. (2013). Manual of Clinical Behavioral Medecine for dogs and cats, Canada : Elsevier.



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